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le chômage

le chômage

            Bonjour. Inscrite à Pôle Emploi depuis presque 5 mois, je suis actuellement au chômage. Quand vous entendez que la liste des inscrits à Pôle Emploi a encore augmenté, dîtes-vous que j’en fais partie.

 

Pourtant, j’arrive à trouver du taf. Je réussis à dégoter quelques contrats par-ci par-là : adjointe administrative, hôtesse d’accueil, assistante de gestion … Mais ils ne correspondent pas à mon ambition, ni à mon niveau d’étude. J’ai un BAC + 5, diplômée d’un Master en patrimoine historique et culturel, et je souhaite obtenir un poste dans la médiation de projets culturels.

On m’avait pourtant prévenue que ce ne serait pas facile. Mais je ne pensais pas que ces problèmes m’arriveraient, à moi. Cette vérité restait au stade de simple rumeur, tant que je ne l’avais pas vécu personnellement. N’ayant jamais rencontré d’obstacle dans mon parcours scolaire, je pensais qu’il en serait de même pour mes futurs emplois. Jusqu’à ce que je termine mon Service Civique, sans savoir quoi faire derrière.

 

Au sortir du lycée j’avais une vague idée de mon projet professionnel. Je voulais devenir prof. J’hésitais entre une fac de lettres et d’histoire, mais la conseillère d’orientation affirmait que je trouverais davantage d’opportunités d’emplois dans la seconde que dans la première filière, discours qui a déterminé mon choix. Et puis je me suis rendue compte que je n’aimais pas les ados. Je ne savais plus ce que je voulais, où j’allais, pour quoi faire. Mais j’y allais. J’ai donc poursuivi mes études, validé ma licence d’histoire, et comme j’étais douée j’ai continué en Master 1 Recherche, puis au bout de deux ans j’ai passé ma soutenance en Master 2 professionnel. J’ai ensuite effectué un Service Civique de neuf mois, repoussant le moment d’entrer sur le marché du travail. Mais il a bien fallu chercher un boulot et soudain, j’ai réalisé que non, mon diplôme ne me permettait pas d’accéder directement au job de mes rêves.

 

Il est douloureux d’admettre cette déconvenue, quand je vois ma grande sœur, sortie d’une formation d’orthophoniste, trouver un travail aussitôt. L’orthophonie en effet, de même que la chaudronnerie, représente l’un des rares métiers où l’offre dépasse la demande. Aussi, les nouveaux diplômés à la recherche d’un emploi ne rencontrent pas de difficultés pour être embauché.

 

Ce que je trouve pesant surtout, c’est le regard des autres. Quand je rencontre des personnes, j’éprouve toujours un sentiment de honte à avouer que « je suis en recherche d’emploi ». (D’ailleurs, il est amusant d’observer que lors de nouvelles entrevues, on demande toujours, en moyenne à la troisième question, ce qu’elle fait dans la vie, comme si le métier déterminait la personnalité et de l’individu et son degré d’appréciation.) Au quotidien, je culpabilise de rester chez moi à éplucher les offres d’emploi pendant que mes colocs partent au travail. Je sens peser sur moi le regard de la société qui me juge, m’accuse de profiter du système, me reproche de rester les bras ballants le cul sur ma chaise pendant que le travailleur moyen trime pour me payer des allocations.

 

Heureusement, je suis rassurée de voir qu’il existe d’autres personnes aussi en recherche. Les journées d’ateliers et de formations organisés par Pôle Emploi sont au moins l’occasion de découvrir d’autres chômeurs, issus de diverses catégories sociales, et de tous les milieux professionnels. Je ne suis pas la seule à galérer. Des jeunes de mon âge peinent autant que moi à trouver un emploi. Plusieurs amis ont connu des semaines, voire des mois de chômage. Quand d’autres, plutôt que de se confronter à la dure réalité du monde du travail, ont préféré reprendre une ou deux années d’études, qui à mon avis ne fait que retarder l’échéance sans l’élucider. Sans vouloir paraître défaitiste, je ne pense pas qu’un diplôme supplémentaire augmentera leur chance de trouver un emploi. Mais peut-être que cette nouvelle discipline leur permet de se spécialiser dans un domaine en particulier ou de se réorienter vers leur futur secteur professionnel.

 

Je me rends compte que finalement, la plupart de mes choix ont été mené par défaut. Je suis entrée à l’Université parce que je refusais la Prépa ou les grandes écoles (quand bien même les profs m’auraient incité). J’ai effectué un Master professionnel car je ne voulais pas d’un Master 2 recherche. Je ne regrette rien, loin de là, seulement je réalise que je n’ai jamais vraiment pris le temps de réfléchir sur mes études en fonction d’un réel choix de métier. Mais à 17 ans, alors que notre personnalité n’a pas encore achevée sa construction, comment un adolescent peut-il prendre une décision qui déterminera peut-être le reste d’une vie ?

En Allemagne et dans d’autres pays nordiques, on incite les jeunes bacheliers à partir en année sabbatique avant d’entamer des études supérieures pour prendre le temps de réfléchir sur son projet professionnel. C’est peut-être ça la solution pour moins risquer de se tromper de parcours.

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M
Bonjour !! Je suis par hasard sur votre blog, car moi aussi je me suis mal orienté ???? a plus de 30 je le paie cher ???? maintenant je suis obligé de travailler en Europe de l’est ????<br /> Les dernières phrases sont tellement vraies : comment un ado de 17 ans peut choisir son avenir ? <br /> Surtout qu’en France il n’y a pas possibilité de se réorienter (comme dans les pays scandinaves) ou pas assez libéral pour entreprendre.<br /> Et c’est très vrai pour l’Allemagne et d’autres pays: les jeunes après le bac font une année sabbatique avant l’université.
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